Au cours de cet échange nous évoquerons les Hétérotopies, espaces concrets qui hébergent l’imaginaire, un concept établi par M. Foucault d’endroits physiques qui abritent les utopies, des "mondes" dans le Monde. Nous tenterons de répondre à la question "Est-ce que le laboratoire est une hétérotopie ?" en particulier « La Boule » du CEMES, lieu unique au monde, lieu de fantasme sorti de la science-fiction des années 50. Nous échangerons sur les questions de l’imaginaire des scientifiques et des artistes borné par leur histoire individuelle et sur la nécessité du décloisonnement des domaines artistiques et scientifiques permettant d’inciter à de véritables travaux communs devant être source du renouvellement des deux pratiques et des conditions de réussite de ce décloisonnement.
En ces temps de pandémie mondiale, nous ne pourrons pas ne pas évoquer la question de Sens que posent les crises sociales, économiques, sanitaires, comme l’évoque G. Stoev1 et le rôle que scientifiques et artistes devraient jouer pour y apporter un début de solution.
1. Galin Stoev (Directeur du Théâtre de la Cité Toulouse) : « .... Nous commençons lentement mais sûrement à réaliser que toutes sortes de crises, sociales, financières, économiques, sanitaires et environnementales nous conduisent inévitablement à la question du Sens (...) Et si nous cessons de voir le Sens, alors peut-être est-il bon d’explorer les endroits où justement nous le cherchons. (...)
Troublés par l’intensité de ce que l’on vit, il nous est souvent difficile d’apercevoir le Sens mais lorsque nous sommes pris au piège d’émotions destructrices, il faut rester vigilants que nos protestations contre le manque de Sens ne se transforment en une apologie du chaos. Et c’est là qu’interviennent les artistes ! L’art a l’avantage de maintenir la bonne distance, celle qui nous invite à respirer et à regarder le problème dans les yeux, sans filtres et sans a priori. Car c’est seulement à partir de ce regard-là que nous pourrons vraiment commencer à chercher des solutions... »