"Quelle science à l’ère de l’anthropocène ?"
Jean-Michel Hupé
CerCo, Université de Toulouse Paul Sabatier & CNRS
Le réchauffement et les bouleversements climatiques, la sixième extinction des espèces et le dérèglement du système terre ne sont plus des perspectives futures inquiétantes : ces phénomènes ont commencé. Depuis 30 ans que les scientifiques du GIEC sonnent l’alarme, la course folle destructrice suit son cours et même accélère. Tout retard à commencer à ralentir signifie une adaptation à de nouvelles conditions de plus en plus difficiles. Continuer le « business as usual » est suicidaire. Le monde scientifique devrait être le plus conscient et donc le premier à refuser de continuer ses recherches comme si de rien n’était. L’initiative ‘Labos 1 point 5’ prend en considération l’impact des activités de recherches pour les réduire. Au sein du collectif de scientifiques de ‘l’atelier d’écologie politique de Toulouse’ (Atécopol), nous questionnons également l’alliance historique de la science et de la technologie dans la promotion de la fuite en avant productiviste, et nous posons la question du bien fondé de certaines recherches. C’est dans ce contexte que j’ai arrêté mes recherches en neurosciences pour me consacrer à l’écologie politique. Je présenterai le travail effectué par l’Atécopol depuis un an et son succès étonnant, signe qu’au moins le monde scientifique sinon la société dans son ensemble est prête à changer de façon radicale. Il est non seulement nécessaire et urgent, mais aussi désormais possible que ce mouvement s’amplifie. Face aux urgences écologiques, le moto de l’Atécopol, repris de Sciences Citoyennes, est que la responsabilité des chercheuses et chercheurs est proportion de leur « savoir et que nul ne peut s’exonérer de sa responsabilité au nom de son impuissance s’il n’a fait l’effort de s’unir à d’autres ».
Un café+croissant sera servi dans le hall à partir de 10h00.
→ Attention horaire inhabituel !
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