NeO

Nano-optique et Nanomatériaux pour l'Optique

Le Groupe « Nano-Optique et Nanomatériaux pour l’Optique » s’intéresse à l’interaction de la lumière avec la matière structurée à l’échelle mésoscopique ou nanométrique :

• Étude de l’influence de la taille, de la forme, de la structuration et du couplage de nano-objets sur leurs propriétés optiques linéaires et non-linéaires, ainsi que sur leur dynamique électronique et vibrationnelle.
• Utilisation de ces effets pour façonner la réponse optique du champ proche au champ lointain de nano-objets individuels ou d’un ensemble de nano-objets.
• Conception et fabrication d’architectures bi- ou tridimensionnelles de nano-objets et de matériaux microstructurés pour des applications dans des domaines aussi variés que la spectroscopie, la nano-médecine, la photocatalyse, le photovoltaïque ou la domotique.

LES THÉMATIQUES DE RECHERCHE

1. Nano-Optique et Plasmonique

Les nanostructures diélectriques à fort indice de réfraction (typiquement des nanostructures de silicium) présentent des propriétés optiques originales liées à la présence de résonances optiques (résonances de Mie) dépendantes de leur forme et dimensions. Elles sont de plus en plus étudiées comme des alternatives aux nanostructures plasmoniques pour exalter et contrôler l’interaction lumière-matière à l’échelle sub-longueur d’onde. Les applications, concernent les dispositifs photovolatïques, les pixels colorés, les meta-surfaces, l’optique non linéaire et les sources quantiques de lumière.

Dans la figure 1, des nanostructures de formes complexes optimisées par une approche de design inversé (algorithme évolutionniste d’optimisation multi-objectifs, couplé à des simulations numériques) montrent des propriétés de diffusion de la lumière ajustables selon la longueur d’onde et la polarisation de la lumière.

Figure 1 : nanostructures de Si modélisées par algorithme évolutionniste pour optimiser l’efficacité de diffusion de la lumière à deux longueurs d’ondes et deux polarisations. A gauche : design des pixels (simulations et images en microscopie électronique à balayage des structures produites par lithographie électronique). A droite: images de microscopie optique en champ sombre filtrées en polarisation de pictogrammes fabriqués à partir des pixels obtenus par design inversé.

 

Les nanostructures diélectriques à fort indice se comportent comme des nano-antennes capables de transformer une onde lumineuse se propageant dans l’espace en une onde localisée dans et autour de la nano-antenne. Cette propriété permet ainsi de modifier l’émission de lumière par des émetteurs placés dans le champ proche de la nanostructure (effet Purcell). Dans la figure 2, l’émission de lumière d’un film mince dopé d’ions de terre rare (Eu3+) déposé sur une nanostructure de Si est fortement modifiée par la présence de la nanostructure. De plus, la carte de photoluminescence correspondant à l’émission dipolaire magnétique à 590 nm est très différente de celle de l’émission dipolaire électrique à 610 nm. Cette propriété remarquable est due à la modification des densités d’états de photons électrique et magnétique autour de la nanostructure.

Figure 2 : (a) balayage par un faisceau laser d’un film mince dopé Eu3+ pour la cartographie de photoluminescence (PL) ; (b) comparaison des cartes (exp.) des transitions dipolaires électriques et magnétiques avec les densités d’états photoniques électriques et magnétiques (sim.) ; (c) spectre de PL montrant les transitions dipolaires magnétiques (590 nm) et électriques (610 nm)

 

La présence des résonances permet aussi de modifier ou d’améliorer les propriétés non linéaires comme la génération de seconde harmonique (SHG). Ainsi, en l’absence de résonance aucune SHG n’est détectée alors qu’une relativement intense émission est observée si les résonances coïncident avec le fondamental et/ou l’harmonique (figure 3).

Figure 3 : dispositif expérimental pour l’optique non linéaire et cartes de seconde harmonique (2w) pour deux polarisations de l’excitation (w)

 

Les différentes résonances en fonction du diamètre des nanofils de silicium permettent également d’accéder à différentes contributions de la SHG. Dans la figure 4, deux fils de tailles différentes excités de la même manière émettent une SH de différentes origines. Dans le premier cas (fil de faible diamètre), la SH est due à de forts gradients de champ électrique dans le volume et dans le second, à une contribution des surfaces.

Figure 4 : rotation de la polarisation de la seconde harmonique en fonction du diamètre des nanofils de silicium excités par une radiation polarisée selon l’axe du fil

 

Financements : ANR HiLight (2020-24), EUR NanoX 2DLight (2019-2021)

La Plasmonique & Nano-Optique Quantique vise à transposer à 2D certains concepts d’optique quantique en remplaçant le mode de cavité habituel par un mode plasmon supporté par une nanostructure métallique ou par un mode photonique dans une structure diélectrique à la géométrie appropriée. Les Plasmons de Surface sont des modes longitudinaux qui existent à l’interface entre un métal et un diélectrique et qui permettent une propagation du signal à deux dimensions (2D) en même temps qu’un confinement et une exaltation du champ dans des volumes sub-longueur d’onde. D’un autre côté, les nanostructures diélectriques supportent des modes photoniques avec des propriétés de confinement, exaltation et propagation similaires. Le régime quantique nécessite la génération d’excitations élémentaires uniques et ceci peut être obtenu en couplant un ou plusieurs émetteurs de photons uniques [1] à des cavités plasmoniques ou photoniques. Ce domaine des excitations uniques peut amener à des régimes fascinants où dégroupement de photons, interférences quantiques et intrication pourraient être observés dans des structures métalliques ou diélectrique. Dans le contexte des technologies quantiques, ceci permet d’envisager le développement de briques élémentaires reposant sur les propriétés quantiques de la lumière pour le transfert et le contrôle de l’information.

Contact : Aurélien Cuche

 

  • Source de photons uniques : Centres colorés (NV, SiV, GeV) dans des nanodiamants

Figure 1 : Gauche – Carte confocale de photoluminescence de nanodiamants uniques contenant des centres colorés NV-. Droite – Spectre de photoluminescence du centre NV chargé négativement (La courbe de dégroupement de photons insérée provient de la référence [1]). © CEMES-CNRS

 

  • Propagation et manipulation de photons/plasmons uniques à 2D

Figure 2 : Gauche – Illustration d’un nanodiamant contenant un seul centre NV excitant des plasmons se propageant dans une cavité plasmonique hexagonale. Centre – Spectre de luminescence expérimental d’un centre NV unique couplé à une telle cavité hexagonale en or cristallin (courbe d’autocorrélation en inset). Droite – Images champ large de la luminescence de ce même nanodiamant couplé à cette cavité plasmonique 2D cristalline (8 µm de l’extrémité gauche à l’extrémité droite). Il est possible de voir la propagation du signal à 2D par l’intermédiaire des plasmons. Les résultats sont issus de la référence [2] (Ce travail est une collaboration entre les groupes NeO et GNS du CEMES et l’ETH Zurich). © CEMES-CNRS

 

Figure 3 : (a) Image en microscopie électronique à balayage de la cavité colloïdale en or (8 µm de l’extrémité gauche à l’extrémité droite) après façonnage par faisceau d’ions focalisés (FIB). (b) Images champ large de la luminescence du nanodiamant couplé à la même cavité plasmonique 2D cristalline après façonnage par FIB via l’ajout d’un réseau de trous. (c) Simulation du système décrit en (b) (formalisme de la fonction de Green dyadique). Les résultats sont issus de la référence [2] (Ce travail est une collaboration entre les groupes NeO et GNS du CEMES et l’ETH Zurich). © CEMES-CNRS

 

  • Hyperspectral quantum NSOM

Figure 4 : Gauche – Représentation schématique d’un émetteur scalaire & quantique attaché à l’apex d’une pointe NSOM [3] et balayé au-dessus d’une nano-cavité 2D en argent.
Centre – Simulation de la densité d’états locale optiques (LDOS) au-dessus d’une cavité de 900 nm de côté. Droite – Comparaison de la LDOS et du signal de fluorescence le long d’une ligne au-dessus de la structure illustrée par la flèche jaune dans l’image du centre. Les résultats sont issus de la référence [4] (Ce travail est une collaboration entre l’Institut Néel, le laboratoire ICB et les groupes NeO et GNS du CEMES). © CEMES-CNRS

 

  • Contrôle de la propagation de photons uniques dans des nanostructures en Silicium

Figure 5 : Haut – Images champ large de la luminescence d’un nanodiamant contenant trois centres NV couplé à l’extrémité d’un nanofil de silicium de 7 µm de long. L’image en microscopie électronique de ce fil de section nanométrique est présentée en insert. Bas – Courbes d’autocorrélation mesurées directement sur le nanodiamant (in) et après propagation des photons dans le nanofil (out). Ces courbes présentent le même dégroupement de photons montrant la nature quantique de la source de lumière. Les résultats sont issus de la référence [5] (Ce travail est une collaboration entre le LAAS, le laboratoire ICB et le groupe NeO du CEMES). © CEMES-CNRS

 

  • Positionnement déterministe d’émetteurs quantiques par nanoxérographie AFM

Figure 6 : Gauche – Deux images de grandissements différents de microscopie à force atomique (AFM) de nanodiamants positionnés de façon contrôlée par nanoxerographie AFM sur un substrat SOI. Centre – Image confocale de photoluminescence du nanodiamant présenté en AFM sur l’image de gauche. Droite – Courbe d’autocorrélation présentant du dégroupement de photons acquise sur le même nanodiamant. Ces résultats sont issus de la référence [6]). (Ce travail est une collaboration entre le groupe NeO du CEMES, le groupe Nanotech du LPCNO et le LAAS). © CEMES-CNRS

 

Figure 7 : Gauche – Images optique de diffusion en champ sombre de nanostructures en silicium (dimères) lithographiées sur un substrat SOI. Centre – Image en microscopie électronique du dimère entourée d’un cercle orange sur l’image de gauche (en haut). Image confocale de photoluminescence d’un nanodiamant positionné par nanoxérographie AFM au centre du dimère présenté en haut (en bas). Droite – Courbe d’autocorrélation présentant du dégroupement de photons acquise sur ce même nanodiamant. Ces résultats sont issus de la référence [7]). (Ce travail est une collaboration entre le groupe NeO du CEMES, le groupe Nanotech du LPCNO et le LAAS). © CEMES-CNRS

 

[1] Y. Sonnefraud et al., Opt. Lett. 33, 611 (2008).

[2] U. Kumar et al., Nanoscale 12, 13414 (2020).

[3] A. Cuche et al., Nanolett. 10, 4566 (2010).

[4] A. Cuche et al., Phys. Rev. B 95, 121402(R) (2017).

[5] M. Humbert et al., Phys. Rev. Applied 17, 014008 (2022).

[6] M. Humbert et al., Nanotechnology 33, 215301 (2022).

[7] M. Humbert et al., en préparation (2022).

Dans le cadre de nos recherches dans les domaines de la nano-optique et de la nano-photonique, nous avons développé des concepts nouveaux, des théories adaptées ainsi que des codes numériques flexibles et fiables afin de décrire les architectures complexes associées à nos mesures expérimentales actuelles. Parmi les différents objectifs théoriques liés à notre activité, nous pouvons mentionner la théorie générale des fonctions de Green Dyadiques pour les calculs électromagnétiques (cartographie de champs, LDOS photonique et plasmonique, dissipation de chaleur et accroissement de température, spectres champ lointain et de EELS) ainsi que des outils numériques permettant de décrire les interactions plasmon-molécules dans le champ proche (taux de désexcitation, signaux d’émission d’une molécule, équations de Maxwell-Bloch).

Contact : Christian Girard

L’étude des aspects fondamentaux et l’optimisation des fonctionnalités de systèmes nano-optiques complexes, auto-assemblés sur surface, ou façonnés par lithographie électronique (superstructures plasmoniques colloïdales, composants hybrides dielectriques-plasmoniques, …) nécessite un support important à la fois pour la modélisation théorique et pour les simulations numériques. Par exemple, comprendre comment les plasmons de surface se couplent à des émetteurs quantiques placés à proximité (molécules, centres NV dans le diamant, quantum dots, …) est une des questions majeures associées à nos développements expérimentaux actuels. Parmi les défis théoriques reliés à ces études expérimentales, nous pouvons mentionner (i) l’étude des propriétés des signaux d’émission et de la statistique des photons émis d’un système quantique couplé à une structure nano-optique complexe, y compris métalliques, ou à base de matériaux hybrides, (ii) et (iii) le développement d’outils numériques spécifiques implantés sur une machine de calcul parallèle intensif (EOS), permettant par exemple de simuler la luminescence à deux photons (TPL) et la densité d’états locale plasmonique (SP-LDOS), (iv) l’étude de la manipulation sur surface par l’intermédiaire de forces optiques et électriques, et (v) l’évaluation précise de la dissipation dans des structures plasmoniques.

Ces différents sujets sont actuellement étudiés grâce à un ensemble de codes FORTRAN développés en interne, qui sont tous dédiés à l’étude des propriétés optiques sub-longueur d’onde de systèmes complexes. A ce jour, ces programmes dédiés ont été développés et améliorés au sein du groupe NeO. Ils sont basés généralement sur la théorie générale des fonctions de Green dyadiques 3D (GDF). Lorsque cela s’avère nécessaire, ces moyens sont complétés par d’autres outils théoriques pour la description de phénomènes tels que les forces optiques et électriques, ou l’énergie de van der Waals.

Plus récemment, pyGDM a été développé au CEMES. Il s’agit d’une boîte à outils python (open source) pour la réalisation de simulations électro-dynamique en nano-optique. pyGDM est aussi basé sur la méthode de la fonction de Green Dyadique (GDM).

 

  • Emission et statistique de photons

 Récemment, nous avons développé un cadre théorique concis qui peut reproduire et analyser des statistiques d’émission de photons telles que celles expérimentalement acquises à partir d’architectures hybrides composées d’un émetteur quantique couplé à une nanostructures métallique ou diélectrique complexe. En résolvant directement les équations de Bloch optiques, tous les régimes d’illumination sont accessibles au sein du même cadre théorique. Les équations obtenues fournissent une information sur les mécanismes responsables de la modification du dégroupement de photons (contrôle spatial ou en polarisation, effet de résonances plasmon, …). Notre méthode rend possible la comparaison directe avec les travaux expérimentaux actuels sur des structures simples (cf Fig. 1), mais pourra être généralisée pour traiter des systèmes plus complexes positionnés à la surface d’un échantillon. Ce formalisme est actuellement appliqué à l’étude du transfert d’énergie et de l’efficacité de couplage entre des structures plasmoniques et des systèmes quantiques à deux niveaux.

 

Figure 1 : Exemple de signal de dégroupement de photons calculé à proximité d’une particule d’or unique [1].

 

[1] Marty el al., Phys. Rev. B 82, 081403,R (2010).

 

  • Réponse optique en champ proche : images et spectres locaux

Pour des objets métalliques, la longueur d’onde d’excitation est un paramètre important. L’excitation de plasmons de surface provoque une exaltation caractéristique du champ qui augmente l’intensité de l’onde électromagnétique incidente. Différentes quantités physiques peuvent être utilisées pour caractériser les propriétés spectroscopiques de systèmes plasmoniques auto-assemblés : les spectres optiques en champ proche qui vont donner la variation de l’intensité optique en champ proche à un endroit donné R au-dessus de l’échantillon en fonction de la longueur d’onde incidente, et le spectre d’extinction en champ lointain. Ces deux quantités peuvent être déduites à partir du champ électrique optique induit dans le métal. Par exemple, dans le cadre de la méthode de la fonction de Green dyadique (GDF), la distribution locale du champ induite par une illumination extérieure est étendue sur un maillage 3D construit à l’intérieur du volume de la particule. Ceci a été utilisé pour simuler des spectres et des images optiques dans le champ proche à proximité immédiate d’assemblages complexes de colloïdes.

 

Figure 2 : Exemple de simulation GDF à proximité d’un ensemble de cubes d’or déposés sur une surface en verre : A gauche : vue du dessus de la structure. A droite : carte de champ proche optique [2].

 

 [2] C. Girard et al., New J. Phys. 10, 105016 (2008).

 

  • Densité d’états locale (LDOS) photonique et plasmonique

Lorsque la LDOS est calculée à la surface d’un métal plasmonique, elle est appelée SP-LDOS pour Surface Plasmon LDOS. Dans les faits, le contrôle des modes propres plasmoniques supportés par des microcristaux d’or ultrafins par exemple (gaz d’électron quasi-2D), nécessite un calcul préliminaire de la SP-LDOS. Cette première analyse numérique permet de sélectionner les régions où le système se couplera efficacement avec un faisceau de lumière incident. Pour calculer la distribution spatiale de la SP-LDOS, qui est une fonction scalaire, engendrée par la structure elle-même, la difficulté principale repose sur le calcul du tenseur dyadique de Green (GDT) juste en dessous de la surface du métal. En relation avec l’étude de nanostructures auto-assemblées déposées sur une surface, nos précédents développements de méthodes de calcul dans l’espace réel fournissent un outil pratique pour dériver le GDT dans la gamme spectrale correspondant au visible et à l’IR. Ce tenseur peut être calculé en résolvant numériquement l’équation de Dyson avec une résolution numérique suffisante. Pour obtenir les simulations associées à des arrangements plasmoniques complexes, nous utilisons une discrétisation en volume des objets basée sur un maillage soit cubique (cartésien) soit hexagonal compact.

Figure 3 : Exemple d’une carte de SP-LDOS calculée à l’intérieur d’une cavité 2D hexagonale en or (L=700nm). Plus de détails sont disponibles dans le « supplementary information » de la référence [3].

 

[3] S. Viarbitskaya et al., Nat. Mater., 12, 426-432 (2013).

 

  • Simulation de l’énergie de couplage et des forces induites en nano-plasmonique

La capacité à former et modifier des connections entre des briques élémentaires de circuits plasmoniques étudiés dans notre groupe nécessite un support théorique adapté. Un effort considérable a été entrepris dans ce sens pour comprendre théoriquement le rôle des forces optiques comme moyen d’assemblage de structures contrôlé. Concernant les mécanismes de manipulation induit par la lumière, les forces et les énergies de liaison peuvent être déduites à partir des champs couplés électrique et magnétique excités optiquement dans le métal des objets en interaction. Ici aussi, nous utilisons de nouveau la méthode GDF pour le calcul du champ électromagnétique. A partir de ces données, nous avons calculé les forces optiques de liaisons entre des objets métalliques en interaction et nous avons étudié comment ces forces peuvent être utilisées pour les déplacer et les mettre en contact. L’influence des paramètres d’illumination (polarisation, longueur d’onde, mise en forme du faisceau, …) étant considérée comme un moyen d’obtenir une reconfiguration dynamique d’un assemblage plasmonique.

 

Figure 4 : Exemple de calcul d’une carte d’énergie résultant d’un couplage optique entre une microbille de latex et un disque d’or (A) carte en couleur avec une échelle en meV ; (B) représentation en 3D correspondante [4].

 

[4] M. Righini et al., Nat. Phys. 3, 477-480 (2007).

  • Calculer la dissipation et le dépôt de chaleur local

Des études récentes ont démontré qu’il est possible d’utiliser des plasmons de surface pour générer des sources de chaleur dont l’intensité est ajustable par la longueur d’onde de l’excitation. Nous avons conçu de nouvelles méthodes analytiques et numériques versatiles pour le calcul à trois dimensions de l’augmentation de température à proximité de structures plasmoniques coplanaires. Le formalisme permet d’atteindre n’importe quelle forme d’illumination et il est aussi adapté à la description d’effets de polarisation en champ proche. Une large variété de géométries peut être étudiée avec cette technique. Dans l’étude présenté Fig. 5, nous nous sommes focalisés sur un réseau périodique de particules métalliques allongées qui supportent un mode plasmon transverse et un longitudinal. Dans cette configuration, nous avons montré un contrôle simple de l’élévation de température dans le milieu environnant lorsque la polarisation linéaire incidente est tournée. Une description réaliste de ces effets de dissipation localisés est directement reliée à une description correcte de la partie imaginaire de la fonction réponse dynamique des nanostructures ainsi que la distribution de l’intensité du champ électrique à l’intérieur du métal. La puissance totale dissipée par la structure est ensuite calculée après intégration de cette quantité sur l’ensemble du volume de métal occupé par les parties métalliques du dispositif.

 

Figure 5 :  Simulation de trois cartes de température calculées au-dessus d’un ensemble de neuf nano-bâtonnet cylindriques en or (25 x 80 nm) illumines à incidence normale par une onde plane polarisée linéairement. La longueur d’onde est fixée à 680 nm, proche du centre de la bande plasmon longitudinale. (A) géométrie de l’échantillon ; (B) à (D) évolution de la carte de température en fonction de la polarisation incidente.

 

[5] C. Girard et al., J. Opt. 20, 075004 (2018).

Les pertes Ohmiques dans les structures plasmoniques ont toujours été considérées comme un défaut majeur pour la propagation longue distance et la mise au point de dispositifs efficaces. Cependant, la possibilité de contrôler l’augmentation de température grâce aux paramètres d’illumination (longueur d’onde, polarisation) a déclenché un fort intérêt dans la communauté de la NanoOptique [1]. Cette conversion d’énergie photo-thermique trouve son origine dans la forte exaltation locale du champ associée à la résonance plasmon ainsi qu’à l’absorption amplifiée dans le métal. Les nanostructures métalliques peuvent donc accroitre la température dans leur environnement et peuvent être utilisées comme nanosources de chaleur intégrées [2]. Ce domaine de recherche, la thermoplasmonique, pourrait potentiellement mener à des percer dans différents domaines comme la nanomédecine, la nanochimie, ou la manipulation et le piégeage optique assistés thermiquement.

Contact : Christian Girard

 

Figure 1 : Spectres calculés de chaleur générée dans des structures métalliques déposées sur un substrat. Le milieu environnant est de l’eau. Adapté de la référence [1]. © CEMES-CNRS

 

  • Metasurfaces et génération de chaleur

Très récemment, la plasmonique a engendré un nouveau domaine d’applications dans lequel les effets dissipatifs dans le métal sont utilisés de façon avantageuse. Hormis leurs propriétés bien connues d’exaltation et de confinement du champ électromagnétique dans le champ proche, les nanostructures et les particules métalliques ont révélé un grand potentiel comme sources locales de chaleur. Cette activité est développée au niveau expérimental (ce qui inclut les mesures locales de température par spectroscopie locale) et au niveau théorique avec une approche complètement auto-consistante basée sur le formalisme des Fonctions de Green Dyadiques (GDF) qui permet de calculer l’intensité du champ local et la distribution de température à l’intérieur et autour un réseau de particule (tout en incluant le couplage au substrat).

 

Figure 2 : (a) Exemple de métasurface thermoplasmonique capable de générer de forts contrastes de températures. (b-e)Evolution des cartes de température en fonction de la polarisation incidente (double flèche) [4]. © CEMES-CNRS

Cette approche a été appliquée pour définir et optimiser de nouveaux concepts de métasurfaces thermoplasmoniques composées de nano-rectangles en or ou avec un mélange de bâtonnets en or et en silicium [3,4]. A chaque étape de l’optimisation, la distribution de chaleur a été calculée, et les arrangements restituant un comportement le plus proche des objectifs fixés ont été sélectionnés. Cette approche itérative a par exemple convergé vers des géométries de méta–surfaces optimisées pour le transport d’énergie et capables d’engendrer des accroissements de température déportés, contrôlable à distance grâce à la polarisation et à la longueur d’onde du laser, répondant ainsi aux objectifs fixés au départ.

Figure 3 : (a) Schéma illustrant l’optimisation évolutionniste. (b) En haut : illustration du modèle d’optimisation. Une chaîne optimisée de 20 bâtonnets sur un substrat de verre est recherchée afin d’obtenir l’élévation de température maximale à l’une des extrémités. En bas : carte de température le long de la chaîne optimisée, avec des vues élargies au point de lancement et d’arrivée. Les températures sont calculées à une hauteur de 300 nm (barre d’échelle : 500 nm) [4]. © CEMES-CNRS

 

[1] G. Baffou et al., App. Phys. Lett. 94, 153109 (2009).

[2] S. Viarbitskaya et al., ACS Photon. 2, 744 (2015).

[3] P. R. Wiecha et al., Phys. Rev. B 96 (3), 035440 (2017).

[4] C. Girard et al., J. Opt. 20, 075004 (2018).

Les semi-conducteurs dopés représentent un nouveau type de matériau plasmonique présentant des résonnances optiques dans l’infrarouge. Contrairement aux métaux nobles, la densité de porteurs dans les semi-conducteurs, et par conséquent la fréquence de résonance plasmon, est ajustable. De plus, du fait des caractéristiques de leur structure de bande, de nouvelles propriétés plasmoniques sont attendues, comme l’apparition de plasmons non réciproques dans les dichalcogénures de métaux de transition ou la levée de dégénérescence des modes plasmoniques liée au électrons transverses et longitudinaux dans le silicium.

Arnaud Arbouet, Caroline Bonafos, Jesse Groenen, Vincent Paillard et Jean-Marie Poumirol

Contact : Jean-Marie Poumirol

  • Plasmonique à base de nanostructures de Si dopé

L’apparition de résonances de plasmon de surface localisées dans des réseaux ordonnés de nanodisques de silicium dopés permet d’étendre la plasmonique à la gamme infrarouge. La fréquence de résonance est ajustée simplement avec la quantité de dopants. Jusque-ici limitées aux métaux nobles, les antennes plasmoniques sont désormais en silicium, matériau non toxique et abondant. Ces résultats sont essentiels pour la détection de molécules ou l’imagerie thermique. Nous avons utilisé deux types de méthodes pour fabriquer ces nanostructures.

La première est une approche descendante (top down) qui consiste à optimiser le dopage de couches minces de silicium sur isolant (ici SiO2) au-delà des doses usuelles au moyen d’un recuit thermique par laser impulsionnel, avant de former par gravure par lithographie électronique des réseaux hexagonaux denses de disques identiques et de tailles nanométriques (Fig. 1 (a)). Cette étude a été menée en collaboration avec le LAAS-CNRS et le CEA-LETI, dans le cadre de l’ANR DONNA (Doping at the nanoscale).

Ces nanostructures dopées présentent des résonances plasmon de surface localisées intenses, mesurées dans le moyen et proche infrarouge par spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier. La résonance plasmon est accordable dans une large fenêtre spectrale en ajustant la concentration en porteurs libres via le dopage en phosphore (Fig. 1(b)). Des simulations numériques ont permis d’étudier les propriétés optiques d’un seul nanodisque ainsi que de la métasurface et identifier ainsi des effets collectifs et le couplage en champ proche dans la métasurface.

Figure 1 :  (a) Image de MET en vue sur la tranche du réseau de nanodisques de Si dopé ; (b) Mesure FTIR (réflectivité) des résonances plasmons de surface localisées. En insert, évolution de la fréquence de résonance plasmon en fonction de la densité de porteurs.

La seconde est une approche montante (bottom-up) qui consiste à fabriquer des nanocristaux de Si (SiNCs) par synthèse ionique (implantation ionique à basse énergie) dans une matrice de silice et à les doper par co-implantation de phosphore. Dans ces cas, on forme de petits nanocristaux, dont le rayon varie de 2,6 à 5,5 nm, organisés de manière aléatoire au sein de la matrice de silice (Fig. 2(a)).

En utilisant la résonance plasmon de surface localisée comme sonde optique, nous avons mis en évidence la présence de porteurs libres dans ces petits SiNCs dopés. L’étude par spectroscopie infrarouge couplée à des simulations numériques nous permet de déterminer le nombre d’atomes de phosphore électriquement actifs avec une précision de quelques atomes. Nous avons démontré que les résonances plasmon peuvent être supportées avec seulement une dizaine d’électrons libres par nanocristal (Fig. 2(b)) confirmant les prédictions théoriques et sondant la limite de la nature collective des plasmons. Nous avons démontré un couplage fort (hybridation) entre la résonance plasmon de surface localisée dans les nanocristaux dopés et les phonons de la matrice de silice. Enfin, une analyse minutieuse de la dépendance de la mobilité électronique en fonction de la densité de porteurs dans ce régime de petite taille nous a permis de détecter l’apparition d’un nouveau processus dans la gamme des fortes concentrations de dopant, attribué à la précipitation de phosphore à l’intérieur des SiNCs.

Ces travaux sont effectués dans le cadre de l’ANR DONNA (Doping at the nanoscale, 2018-2022).

Figure 2 : (a) Image filtrée en énergie en vue sur la tranche des SiNCs dopés au phosphore (contraste blanc) enrobés dans la matrice de silice ; en insert, image en microscopie haute résolution d’un SiNC dopé individuel. (b) Évolution du nombre d’électrons/NC en fonction de la densité d’électrons.

Ces résultats ouvrent des perspectives très prometteuses pour le développement de dispositifs plasmoniques intégrés tout silicium visant des applications nécessitant de la détection infrarouge à large bande et haute résolution, tels que des bolomètres micro-intégrés ou des caméras infrarouges miniaturisées.

  • Plasmonique non réciproque

Le projet Ti-P propose d’étudier la dispersion non-réciproque des plasmons liée aux propriétés topologiques de la structure de bande électronique des matériaux de Dirac et en particulier de monocouches de dichalcogénures de métaux de transition. La courbure de Berry est une propriété topologique de la structure de bande électronique présente dans les matériaux de Dirac. Elle donne naissance à une vélocité transverse qui affecte la direction de propagation des porteurs de charges, causant une accumulation de charges le long des bords du système.  Cette propriété unique a permis la première observation d’un effet Hall de vallée dans les dichalcogénures de métaux de transition dopés optiquement. Ti-P repose sur l’hypothèse scientifique que ces phénomènes observés par des mesures de transports présenteront un équivalent optique : des modes plasmoniques présentant une dispersion non réciproque, c’est-à-dire une dispersion différente pour les valeurs positives et négatives de quantité de mouvement. Le projet vise à fournir une observation expérimentale d’une telle dispersion non réciproque des plasmons polaritons de surfaces au travers de mesures de spectroscopie infrarouge en champs lointain. Ti-P propose de concevoir des cristaux plasmoniques spécifiquement conçus pour supporter des modes plasmoniques non-réciproques, par le biais d’un dopage asymétrique des vallées généré en utilisant une pompe optique polarisée circulairement (dans le visible) et via la mesure de spectroscopie infra-rouge pour caractériser les modifications de l’état de polarisation et de la lumière interagissant avec les plasmons. Avec l’observation de ces modes, nous visons principalement une meilleure compréhension de l’impact de la topologie sur les excitations collectives des porteurs de charge mais aussi à faire les premiers pas vers le développement d’une technologie « valléetronique » de contrôle de la lumière.

 
 

Figure 3 : Schéma du dispositif experimental

 

 

 

En positionnant la pointe métallique d’un microscope à effet tunnel (STM) à quelques angströms de la surface d’un échantillon métallique ou semiconducteur, il est possible de mettre en évidence, sous certaines conditions de tension de polarisation, une émission de photons engendrée par la jonction tunnel polarisée. Cette source de lumière extrêmement localisée permet l’étude à une échelle nanométrique des propriétés électromagnétiques de la jonction tunnel et des processus inélastiques dont elle est le siège.

 

Contact SINanO : Roland Coratger

Contact NeO : Renaud Péchou

 

Au CEMES, l’étude expérimentale du phénomène d’émission de lumière induite dans un STM (en anglais STM-induced Light Emission, STM-LE) est possible à l’ambiante dans la salle blanche du laboratoire. Un microscope à champ proche hybride (AFM-STM-PSTM, cf. figure ci-dessous) est équipé de fibres optiques à grande ouverture numérique constituant un système original de collection des photons émis. Ces fibres optiques sont le premier maillon de deux chaînes de mesures distinctes. La première, constituée d’un photomultiplicateur refroidi et fonctionnant en mode comptage de photons dans la gamme 185-900 nm, permet de dresser des cartographies photoniques (nombre de photons émis en chaque point de la zone explorée sur la surface de l’échantillon), et la seconde consiste en un spectromètre équipé d’une matrice CCD refroidie à l’azote liquide qui permet d’accéder aux caractéristiques spectrales du rayonnement émis dans la gamme 300-1050 nm. Ces données expérimentales sont corrélées aux images STM acquises simultanément.

 

Figure 1 : STM/AFM Dimension 3000 et spectres d’émission obtenus sur une jonction Au/Au. © CEMES-CNRS

 

Les mécanismes physiques élémentaires responsables de cette émission dépendent du type d’échantillon étudié : désexcitation radiative de modes plasmons localisés excités par les électrons tunnel inélastiques dans le cas de jonctions métal-métal, et recombinaisons radiatives électron-trou dans le cas de jonctions métal-semiconducteur.

 

L’émission de lumière stimulée par STM est complémentaire d’autres techniques d’analyse en champ proche plus classiques développées au laboratoire, telles que le STM ou le champ proche optique. Elle permet d’accéder à l’étude de propriétés physiques fondamentales (la densité d’états plasmonique par exemple) sur des nanostructures ou des assemblages de nanostructures métalliques (bâtonnets, prismes, guides d’onde sub-longueur d’onde). Elle peut également être pertinente pour étudier les effets du couplage entre ces nanostructures et l’apparition des modes hybrides qui en découle. Elle est aussi utilisée pour étudier la luminescence de semiconducteurs bidimensionnels (tels que les dichalcogénures de métaux de transition (TMD) par exemple) excitée localement par les électrons tunnel.

 

Matériel utilisé : STM Dimension 3000, PM Hamamatsu refroidi, Spectroscope Princeton à matrice CCD refroidie LN2.

 

Collaborations : LAAS-CNRS (Pr. A. Mlayah), Rice University (Pr. J. Lou), University of Texas at San Antonio (Dr. N. Large), partie mécanique du Pole Ingénierie du CEMES.

 

[1] R. Péchou et al., Appl. Phys. Lett. 72, 671 (1998).

[2] A. Carladous et al., Phys. Rev. B 66, 045401 (2002).

[3] C. Maurel et al., Surf. Sci. 600, 442 (2006).

[4] R. Péchou et al., ACS Photonics, 7, 3061 (2020).

2. Dynamique ultrarapide dans les systèmes nanométriques

Le projet FemTOTEM vise à développer un microscope électronique à transmission ultrarapide (UTEM) basé sur une source d’électrons à émission de champ pilotée par laser à haute luminosité. Cet objectif sera atteint en combinant une source laser femtoseconde et un microscope électronique à transmission à émission de champ froid personnalisé (CFEG-TEM). Cette combinaison d’une résolution temporelle de l’ordre de la femtoseconde, d’une haute luminosité (permettant une haute résolution spatiale et la cohérence des électrons) et d’une résolution en énergie aura un potentiel unique pour la recherche de pointe en nanophysique et en science des matériaux.

La première partie de ce projet concerne les développements instrumentaux. Tout d’abord, nous démontrerons et caractériserons l’émission de champ pilotée par laser à partir de la source d’électrons personnalisée d’un TEM commercial de 200kV. Le canon à émission de champ froid femtoseconde que nous avons déjà monté sur un banc dédié à l’ultravide (UHV) sera entièrement caractérisé en termes de courant émis et de spectre d’énergie en fonction des paramètres du laser et de la tension d’extraction. Ensuite, il sera transféré sur une colonne TEM. Son potentiel pour les expériences de microscopie électronique sera étudié de manière approfondie, d’abord sur des applications TEM de routine, puis sur des expériences plus exigeantes. Un nouvel accessoire permettant l’injection et la collecte de lumière sur l’échantillon TEM, déjà conçu, nous permettra de réaliser des expériences originales impliquant électrons et photons. Le principe d’un TEM ultra-rapide est illustré sur la figure ci-dessous. Une impulsion laser ultra-courte excite l’échantillon à l’intérieur de la lentille de l’objectif. Une seconde impulsion laser, retardée, déclenche l’émission d’impulsions électroniques ultrabrèves à l’intérieur du microscope électronique.

 

Ce projet implique deux groupes de recherche du CEMES (I3EM et NeO) et est une collaboration entre le CEMES et le LPS-Orsay (Mathieu Kociak).

 

Soutien financier :
Le projet FemtoTEM est soutenu par l’Institut de Physique du CNRS et l’Agence Nationale de la Recherche (subvention ANR-14-CE26-0013, 2014-2018).

Contact : Arnaud Arbouet & Hugo Lourenço-Martins

Dans les nanostructures de métaux nobles, les interactions entre la lumière et les excitations électroniques et vibrationnelles sont largement modifiées par rapport à ce qui se passe dans les matériaux massifs. Leurs tailles sont significativement plus petites que la longueur d’onde de la lumière, la profondeur de peau, le libre parcours moyen des électrons, la longueur d’onde acoustique….. Les effets de confinement et d’amortissement qui en résultent sur la dynamique des vibrations collectives ou individuelles, atomiques ou électroniques, ont été analysés par diffusion Raman résonante des plasmons dans des conditions expérimentales spécifiques sur un panel d’échantillons composites multicouches. D’une part, nous montrons que le soi-disant “fond” dans SERS est un phénomène intrinsèque dû à la diffusion inélastique par les excitations électroniques. Son augmentation, la forme des lignes spectrales et la dépendance de la taille sont bien expliquées par l’application d’un modèle de métal sale, développé au début pour décrire la diffusion électronique dans les supraconducteurs. D’autre part, nous montrons expérimentalement, pour la première fois, que la densité d’états vibrationnels est modifiée lorsque le rapport atomique surface/volume est réduit (la transition 3D-2D), conduisant ainsi à des anomalies thermodynamiques. Ces études fondamentales sont de première importance pour la compréhension du phénomène SERS, mais aussi pour diverses applications, comme la photo-catalyse et la thermo-plasmonique.

Contact : Robert Carles

 

Références :

  • Plasmon-resonant Raman spectroscopy in metallic nanoparticles: Surface-enhanced scattering by electronic excitation. R Carles, M Bayle, P Benzo, G Benassayag, C Bonafos, G Cacciato, V. Privitera . Phys. Rev. B 92 (17), 174302, 2015
  • Enhancing carrier generation in TiO2 by a synergistic effect between plasmon resonance in Ag nanoparticles and optical interference. Cacciato · M. Bayle · A. Pugliara · C. Bonafos · M. Zimbone · V. Privitera · MG. Grimaldi · R. Carles. Nanoscale, 7, 13468-13476 (2015)
  • Experimental investigation of the vibrational density of states and electronic excitations in metallic nanocrystals, M Bayle, P Benzo, N Combe, C Gatel, C Bonafos, G Benassayag, R. Carles. Phys. Rev. B 89 (19), 195402, 2014
  • Vibrational and electronic excitations in gold nanocrystals. M Bayle, N Combe, NM Sangeetha, G Viau, R Carles. Nanoscale 6 (15), 9157-9165, 2014
  • Vibrational density of states and thermodynamics at the nanoscale: the 3D-2D transition in gold nanostructures, R. Carles, P. Benzo, B. Pécassou and C. Bonafos. Scientific Reports 6, 39164 (2016)

LES MEMBRES

Animateur ATP, Resp. Impl. Ionique, Champ Proche, Ultravide

Enseignant chercheur UPS (PR)

Enseignant chercheur UPS (PR)

Enseignant chercheur UPS (PR émérite)

Chercheuse CNRS (DR)

Chercheur CNRS (DR)

Aurélien Cuche Chercheur CNRS (DR)  

Caroline Bonafos Chercheuse CNRS (DR)

Arnaud Arbouet Chercheur CNRS (DR)

Enseignant chercheur UPS (MCF)

Enseignant chercheur UPS (MCF)

NON PERMANENT
post doc

NON PERMANENT
Doctorant

NON PERMANENT
Doctorant

NON PERMANENT
Doctorant

NON PERMANENTE
Doctorante

NON PERMANENTE
Doctorante

Animateur ATP, Resp. Impl. Ionique, Champ Proche, Ultravide

Enseignant chercheur UPS (PR)

Enseignant chercheur UPS (PR)

Enseignant chercheur UPS (PR émérite)

Chercheuse CNRS (DR)

Chercheur CNRS (DR)

Aurélien Cuche Chercheur CNRS (DR)  

Caroline Bonafos Chercheuse CNRS (DR)

PROJETS EN COURS

DIMENSION : Les DIchalcogénures de MEtaux de transitioN : Synthèse et applicatiONs

Projet Occitanie Recherche et Société 2019-2023

 

Jean-Baptiste Dory et al 2022 Mater. Res. Express 9 045006

https://doi.org/10.1088/2053-1591/ac5273

L’objectif principal du projet est de concevoir de nouveaux dispositifs opto-électroniques basés sur des matériaux 2D hautement absorbants (MoS2) combinés à des nanostructures photoniques. L’étude des propriétés optiques des matériaux 2D et leur exploitation dans des dispositifs innovants est un domaine de recherche passionnant et en forte croissance, motivé par la science fondamentale et par les applications dans divers domaines (production et stockage d’énergie, détection biochimique…).

La découverte de résonances de plasmon de surface (LSPR) dans les nanocristaux semiconducteurs dopés a ouvert la voie à un nouveau régime en plasmonique. Néanmoins, il n’y a pas de vision claire de l’insertion et l’activation des dopants ni de procédé efficace de dopage à l’échelle nanométrique. Le but du projet DONNA est de développer de nouvelles approches pour un dopage efficace des NCs de Si, mettant en jeu des procédés hors équilibre. Des systèmes modèles constitués de Si-NCs de taille monodisperse seront fabriqués par différentes méthodes physiques couplées à des recuits laser pour une activation efficace des dopant. Des cartographies atomiques des dopants seront obtenues par STEM-EDS et sonde atomique tandis que les LSPRs générées dans ces NCs dopés serviront de sonde optique pour en mesurer l’activation. Ce projet fondamental (TRL1) regroupant des laboratoires académiques (CNRS et CEA) et une PME ouvrira la voie à une plasmonique active, reconfigurable et compatible CMOS.

Le projet 2DLight concerne l’étude des propriétés optiques de matériaux 2D à base de dichalcogénures de métaux de transition. L’accent est placé sur l’optimisation de l’émission de lumière et de sa directivité en couplant la monocouche de TMD à des nano antennes diélectriques. L’influence de différents paramètres (exaltation de champ proche, densité d’états locale de photons, déformation de la couche, etc.) est prise en compte.

Le projet HiLight vise à développer des sources de lumière intégrées à l’échelle nanométrique, efficaces, et large bande, fonctionnant à température ambiante et couvrant les spectres visible et infra rouge. Les sources de lumière sont formées d’émetteurs quantiques positionnés dans le champ proche optique de nanoantennes diélectriques à fort indice.
 Lien : https://anr.fr/fr/projets-finances-et-impact/projets-finances/projet/funded/project/anr-19-ce24-0026/?tx_anrprojects_funded%5Bcontroller%5D=Funded&cHash=0fc510fa2951a755c75e4c0884fe60e9

NAMAS : PHOTOCONDUCTANCE OF GOLD NANOPARTICLE ASSEMBLIES: FROM TO NANO- TO MACRO-SCALE

Projet NanoX Namas 2021-2024

Le projet est centré sur un sujet de recherche à l’interface du transport des porteurs de charge et des propriétés optiques des nano-structures hybrides composées de nanoparticules métalliques auto-assemblées. L’objectif principal du projet est d’étudier à la fois expérimentalement et théoriquement les mécanismes fondamentaux de la génération du photocourant par excitation optique des plasmons de surface supportés par les nanoparticules métalliques en interaction. Un objectif ambitieux du projet est de combler le fossé entre les phénomènes locaux (plasmons de surface localisés, effet tunnel électronique, hybridation molécule/état métallique) et les effets méso/macroscopiques (percolation, désordre structurel, fluctuations de taille et de distance) impliquant l’ensemble de l’assemblage de nanoparticules.

La coloration animale est un domaine interdisciplinaire qui a suscité un intérêt croissant au cours des 20 dernières années, mais malgré les efforts, de nombreuses questions restent ouvertes. Les structures produisant les couleurs sont souvent très complexes. La sélection naturelle est à l’origine de structures qui ont non seulement des propriétés optiques extraordinaires, mais qui sont également multifonctionnelles. En effet, les structures naturelles sont le résultat de millions d’années de recherche et développement, et leur connaissance devrait avoir un fort impact sur les développements futurs dans plusieurs disciplines dont l’optique. La couleur est un aspect essentiel de la physiologie et de la morphologie fonctionnelle des téguments. L’une des questions clés du thème de la coloration concerne la manière dont les nanostructures sont utilisées pour façonner la lumière. Ce projet concerne plus spécifiquement la manière dont les nanostructures (incluant ou non des pigments) produisent la couleur. Deux cas différents sont étudiés dans un premier temps, en collaboration avec les collègues du laboratoire EDB (Écologie et Diversité Biologique) de Toulouse : les coccinelles et les lézards communs. D’autres espèces seront ensuite étudiées en fonction de nos résultats.

ANR – QUantum free Electrons for NaNOopTics – QUENOT

L’ambition de QUENOT est de dépasser plusieurs limites conceptuelles et expérimentales actuelles en nanooptique en utilisant les propriétés quantiques des électrons rapides. En effet, certains concepts et grandeurs clés en nanooptique (super-chiralité, cohérence spatiale des excitations dans les nanostructures optiques et optique quantique des excitations photoniques) ont été très peu étudiés à leur échelle pertinente : l’échelle sub-longueur d’onde. L’idée fondatrice de QUENOT est que les propriétés quantiques des électrons rapides, longtemps considérées comme difficiles à manipuler d’un point de vue théorique et expérimental, permettent de réaliser, à l’échelle nanométrique, la mesure de la super-chiralité, de la CDOS, ainsi que la préparation et la mesure des états de Fock dans les nanostructures photoniques.

Nous entendons lever ces verrous conceptuels et techniques grâce à un consortium combinant des expertises théoriques et expérimentales en nano-optique, en nanofabrication avancée et en instrumentation en optique électronique.

Lien vers la description du projet :

https://anr.fr/Project-ANR-20-CE30-0033

 

PROJECT COORDINATOR

Monsieur Mathieu KOCIAK (Laboratoire de Physique des Solides)

The author of this summary is the project coordinator, who is responsible for the content of this summary. The ANR declines any responsibility as for its contents.

PARTNER

CEMES CENTRE D’ELABORATION DE MATERIAUX ET D’ETUDES STRUCTURALES
UPSACLAY – C2N Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies
L2n Lumière, nanomatériaux, nanotechnologies – CNRS ERL7004
LPS Laboratoire de Physique des Solides

Interaction de cibles biologiques avec des couches minces diélectriques contenant des nanoparticules d’argent : vers des surfaces antimicrobiennes ajustables

 

Le projet BENDIS vise à exploiter de manière originale les propriétés antimicrobiennes des nanoparticules d’argent (AgNPs) enterrées dans une matrice de silice. Notre ambition est de développer des systèmes « nano-safer by design », destinés à assurer une activité antimicrobienne contrôlée des AgNPs. Les objectifs de BENDIS sont : (i) d’identifier les mécanismes clés, responsables de l’adhésion des protéines sur ces surfaces diélectriques, (ii) d’évaluer le rôle des protéines dans l’adhésion cellulaire, (iii) de révéler comment les AgNPs incorporées dans la silice modifient l’adhésion de protéines/cellules et la formation de biofilms par relargage d’Ag+ et/ou d’AgNPs et (iv) d’évaluer l’efficacité antimicrobienne contrôlée de ces revêtements. Les résultats obtenus devraient donner une impulsion à la conception de surfaces antimicrobiennes ajustables, à faibles impacts sanitaires et environnementaux, pour des applications dans le domaine de la santé via le contrôle des biocontaminations.

Le projet Ti-P propose d’étudier la dispersion non-réciproque des plasmons liée aux propriétés topologiques de la structure de bande électronique des matériaux de Dirac et en particulier des monocouches de dichalcogénures de métaux de transition. La courbure de Berry est une propriété topologique de la structure de bande électronique présente dans les matériaux de Dirac. Elle donne naissance à une vélocité transverse qui affecte la direction de propagation des porteurs de charges, causant une accumulation de charge le long des bords du système.  Cette propriété unique a permis la première observation d’un effet Hall de vallée dans les dichalcogénures de métaux de transitions dopés optiquement. Ti-P repose sur l’hypothèse scientifique que ces phénomènes observés par des mesures de transports présenteront un équivalent optique : des modes plasmoniques présentant une dispersion non réciproque, c’est-à-dire une dispersion différente pour les valeurs positives et négatives de quantité de mouvement. Le projet vise à fournir une observation expérimentale d’une telle dispersion non réciproque des plasmons polaritons de surfaces au travers de mesures de spectroscopie infrarouge en champs lointain. Ti-P propose de concevoir des cristaux plasmoniques spécifiquement conçus pour supporter des modes plasmoniques non-réciproques, d’un dopage asymétrique des vallées généré en utilisant une pompe optique polarisée circulairement (dans le visible) et de mesure de spectroscopie infra-rouge pour caractériser les modifications de l’état de polarisation et de la lumière interagissant avec les plasmons. Avec l’observation de ces modes, nous visons principalement une meilleure compréhension de l’impact de la topologie sur les excitations collectives des porteurs de charge mais aussi à faire les premiers pas vers le développement d’une technologie valléetronique de contrôle de la lumière.

PUBLICATIONS

Ensemble des publications du groupe Ne0 via Hal.

Annuaire en cours d’élaboration